Meryem-Bahia Arfaoui réalise une série de portraits sonores des habitant·e·s du quartier investi par Le Nouveau Printemps cette année.
“J’ai grandi avec le quartier Arnaud Bernard. À l'époque où le marché se tenait sur la place Saint-Sernin, je m’y rendais tous les dimanches avec ma mère. J’y croisais mes oncles qui y travaillaient, mais aussi « les gens du marché », celleux qu’on ne voit qu’une fois par semaine et qui, d'une certaine manière, font parti de notre quotidienneté…”
L’artiste explore ses souvenirs et ceux des habitant·e·s d’Arnaud Bernard, un quartier en plein changement. Elle nous offre un récit choral et compose une histoire sensible du quartier : “j’y vois de nouveaux arbres plantés, mais je n’y sens plus la même vie. Les commerces sont fermés les uns après les autres. Les nouveaux qui arrivent, je ne les connais pas.”
Habituée à travailler avec l’image et le son, à partir des archives et pour agir sur les représentations présentes, Meryem-Bahia Arfaoui sculpte la matière temps et les attachements intimes pour nous offrir un récit collectif. Pour Le Nouveau Printemps, l’artiste expérimente également un mode de partage et tague à même les façades, l’accès vers l'œuvre créée. Le son peut-il nous réunir et raviver la flamme ? “Aujourd’hui, je continue de traverser ce quartier. Pour voir les proches, pour traîner. Pour taguer la rue Gramat et continuer de faire qu’Arnaud Bernard ne change pas tout à fait.”
Une production Le Nouveau Printemps.
EN LIEN :
Des élèves UPAA (Unité Pédagogique pour élèves Allophones Arrivants) de l’école élémentaire publique Nord participent à la pièce sonore de l’artiste autour des questions de langage. Les élèves de terminale en spécialité Arts Plastiques du Lycée Saint-Sernin travaillent également à une production plastique en lien avec le projet de Meryem-Bahia Arfaoui.
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