À l’occasion du Nouveau Printemps, Tarek Lakhrissi et Josèfa Ntjam font œuvre commune et investissent ensemble la Chapelle des Carmélites.
Partant du lieu et de son histoire, le duo compose un espace de communion dans la perspective de leurs recherches respectives et communes : rendre visibles les êtres mal représenté·e·s et réparer les failles de nos mémoires collectives.
C’est un dispositif, avec des images réelles et des images poétiques, qui rend hommage aux morts comme aux vivants. Interactive et généreuse, la proposition est un aboutissement autant qu’un début. Les lexiques des deux artistes se rencontrent, leurs visions s'imbriquent et résonnent dans cet espace sacré et ambivalent. Les représentations que nous offrent les peintures classiques sont ainsi célébrées autant qu’elles sont interrogées.
Josèfa Ntjam développe une démarche artistique mêlant mythologies, histoires décoloniales et influences issues de la science-fiction ou des mondes numériques. L’artiste puise dans la politique, l’art, la philosophie, les cosmologies ancestrales et la musique pour superposer des récits mythologiques à des images et archives de l’histoire coloniale en intégrant des modèles 3D de créatures marines ou de statues de collections occidentales, à des photographies de figures des luttes pour l’indépendance. Ses travaux créent des associations qui tissent une vision où les mémoires dialoguent avec une esthétique futuriste.
Tarek Lakhrissi est artiste, poète, performeur et cinéaste. Il crée des œuvres comme des images ou des sculptures pour dire le désir, l’amour et la nécessité d’inclure les figures et sujets écartés jusqu’alors. D’un livre pour enfants à des sculptures énigmatiques, il explore la culture et l’art, croisant les médiums et jouant des hiérarchies. La publicité, les mythes, le cinéma sont autant de références que la musique pop ou les grand·e·s poète·sse·s. Apparaît alors avec délicatesse un imaginaire émancipateur.
Josèfa Ntjam et Tarek Lakhrissi nous invitent à réfléchir à nos héritages dans un monde en perpétuelle transformation, tout en nous invitant à nous laisser guider par la magie des formes, des couleurs et des mots.
Une production Le Nouveau Printemps.
Avec le soutien des Monuments de Toulouse, mairie de Toulouse
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23 Mai au 22 Juin
Pour le Nouveau Printemps, en dialogue avec les collections du Musée d’archéologie de la Ville de Toulouse, Soufiane Ababri conçoit une sculpture banc. L'œuvre évoque les statues antiques de cet ensemble exceptionnel que l’on peut découvrir au premier étage du Musée et qui provient de la plus importante villa connue en Gaule, celle de Chiragan, découverte au XIXe siècle à une soixantaine de kilomètres de Toulouse.
L’artiste, habitué du travail en intérieur (série des Bedworks : dans son lit, allongé, l’artiste dessine) plonge dans les collections en ligne du Musée. Il y rencontre de nombreux bustes isolés et imagine en relier deux. Avec la collaboration d’un designer (Frédéric Imbert), il donne ainsi forme à une union charnelle entre deux corps et deux époques. L'œuvre constitue une assise accueillante, pour se retrouver. Elle est aussi un point d’observation de l’environnement, des présences et des absences. Elle est aussi « Motif dans le tapis », l’oeuvre joue avec ce qui est caché et ce qui est révélé.
La sculpture nous invite à réfléchir aux mythes de l’âme sœur, autant qu’à l’idée d’une amitié radicale entre deux êtres, unis par l’amour.
« Or quand le corps eut été ainsi divisé, chacun, regrettant sa moitié, allait à elle ; et, s'embrassant et s'enlaçant les uns les autres avec le désir de se fondre ensemble, les hommes mouraient de faim et d'inaction, parce qu'ils ne voulaient rien faire les uns sans les autres ; et quand une moitié était morte et que l'autre survivait, celle-ci en cherchait une autre et s'enlaçait à elle (...). » Le Banquet, Platon
Une production le Nouveau Printemps.
Avec le soutien du Musée Saint-Raymond et des Monuments de Toulouse - Mairie de Toulouse
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Ouverte du mercredi au dimanche de 10h à 19h.