Après un mois de résidence itinérante à Toulouse, l'artiste André Atangana présente son projet Uprooting, un travail fascinant qui mêle photographie et vidéo pour explorer les dimensions complexes du déracinement des masculinités noires. Avec ce projet, l’artiste questionne et dévoile les histoires de trois figures singulières issues de différentes diasporas noires, géographiquement éloignées, mais liées par une expérience commune de quête identitaire et de déplacement.

Les trois protagonistes de Uprooting sont :

• Corey Scott Gilbert, un artiste américain vivant à Berlin, qui explore les tensions culturelles entre ses racines africaines et son quotidien européen.
• Mathis Benestebe, un photographe français installé à Toulouse, dont le travail se penche sur les dynamiques sociales et culturelles des diasporas afro-descendantes en Europe.
• Anicet Kitombo, danseur congolais résidant à Kisangani, dont les performances capturent l’essence du voyage et de la transmutation des identités au sein de l’Afrique contemporaine.

Habitué des mises en scène corporelles et performatives, André Atangana, cette fois, se concentre sur les thèmes de la quête identitaire, de l’errance, et sur la dichotomie entre origines et appartenances. En dialogue avec ses sujets, il cherche à révéler la richesse des trajectoires individuelles tout en mettant en lumière les points de rencontre et de divergence entre elles. Les images, tant fixes que mouvement, incarnent ces sensations complexes et cette tension entre racines et espaces nouveaux. À travers ses photographies et ses vidéos, il invite à une réflexion sur la fluidité des identités et sur la construction des liens dans un monde fragmenté.

Le projet Uprooting se présente ainsi comme une exploration du déracinement sous ses multiples facettes :

• La quête de soi à travers des contextes géographiques, sociaux et culturels variés, où l’expérience de l’éloignement devient un terrain d’expérimentation identitaire.
• Le dialogue entre différentes expériences de la diaspora noire, en provenance d’Amérique, d’Europe et d’Afrique, confrontées à des réalités souvent radicalement opposées mais unies par des enjeux communs.
• La recherche de connexions, de séparations, et de rencontres dans un monde où les frontières physiques, mais aussi culturelles et émotionnelles, sont de plus en plus fluides et perméables.

Avec une approche sensible et intimiste, l’artiste mélange portraits individuels et récits collectifs. Il propose une vision introspective et universelle du déracinement, une exploration du lien profond entre les hommes noirs, qu’ils viennent d’horizons différents, qu’ils partagent une même culture ou des trajectoires divergentes. André Atangana souligne la manière dont ces individus, malgré des origines, des cultures et des orientations sexuelles variées, partagent une même expérience de l’altérité et de l’appartenance.

Dans cette dynamique, une sélection de photographies issues du projet sera exposée en grand format dans la rue Bellegarde : un geste généreux et audacieux visant à rendre visible l’intimité dans l’espace public. Ce choix a pour but de provoquer une rencontre entre le privé et le collectif, entre l'individuel et le communautaire.

En complément, le film réalisé dans le cadre du projet, écrit et tourné à Toulouse, sera présenté dans la boîte noire du Centre Culturel Bellegarde, Le Cube. Cette projection se déroulera lors du week-end d’ouverture du Festival, du 22 au 25 mai 2025, et constituera une occasion unique de découvrir - et éprouver - les dimensions visuelles et narratives du déracinement à travers le regard de l’artiste.

Ainsi, Uprooting incarne un projet profondément humain et engagé, où l’art devient un miroir de la complexité des identités noires contemporaines, tout en offrant une réflexion sur le processus continu de construction et de reconstruction des appartenances.

Une production Le Nouveau Printemps.

Avec la participation des étudiant·e·s de l’Université Toulouse Jean Jaurès inscrit·e·s à l’atelier de pratique artistique animé par André Atangana et organisé par le CIAM-La Fabrique. 

En collaboration avec les associations TouWin rugby club et Evidens. Remerciements à Jean-Romain Munvez pour la mise à disposition d’espaces de tournages et aux trois modèles qui ont participé au tournage : Corey Scott Gilbert, danseur professionnel berlinois, Anicet Kitambo, danseur en résidence à la Place de la Danse, et Mathis Benestebe, photographe toulousain. 

À l’occasion du Nouveau Printemps, Ndayé Kouagou investit les espaces d’exposition du Centre culturel Bellegarde avec une création inédite : l’installation vidéo Here & Elsewhere.

Prolongeant le travail amorcé avec The Guru (Fondation Louis Vuitton, 2023), l’artiste fait revenir son personnage alter ego pour nous entraîner dans une nouvelle aventure. À travers un dialogue étrange et familier, le Narrateur joue avec l’idée d’un universalisme supposé, tout en esquivant délibérément une définition claire du sujet abordé. Cette simulation de questionnement et d’écoute nous invite à une expérience troublante, miroir de notre époque et de nos paradoxes médiatiques et politiques. 

À l’écran, le corps de l’artiste et sa voix, doublée. Le ton rappelle les conseils d’une vidéo sur un réseau social, nous guidant sur comment penser, agir ou s’habiller. Mais cette fois, les injonctions sont clairement absurdes. Le récit brouille les repères et célèbre l’incohérence plutôt que la vérité. Où cela nous mène-t-il ? Très vite, le spectateur est contraint de revenir au point de départ : de quoi parlons-nous vraiment ? En nous confrontant à l’instabilité du langage et à ce qu’il dissimule, Ndayé Kouagou interroge nos discours et leurs non-dits. Here & Elsewhere, à la croisée des réflexions intimes et collectives, s’adresse peut-être réellement à chacun·e, ici et ailleurs.

EN LIEN 

Avec le Centre culturel Bellegarde et l’Isdat, l’artiste développe également un atelier de création avec l’Institut supérieur des arts et du design de Toulouse (IsdaT) : les résultats de ce workshop sont présentés à l’occasion du Nouveau printemps.

Une production Le Nouveau Printemps avec les galeries gathering London, Nir Altman Münich et Buro Stedelijk (Stedelijk Museum Amsterdam. 
Avec le soutien du Centre Culturel Bellegarde, mairie de Toulouse